Opinions

Courrier

À la petite fille dans ma classe

Quand je lis ou entends des reportages sur les extrémistes, je pense vivement et à tous les jours au papa de Miryam Badawi, petite fille de 6 ans que je vois assise à son petit pupitre dans ma classe.

Oui, tous les matins je pense à Raif Badawi, son père emprisonné pour 10 ans et condamné en plus à 1000 coups de fouet, qu’il doit recevoir tous les vendredis devant la mosquée après la prière. Ces coups de fouet ont commencé le vendredi 9 janvier 2015. Il reçoit 50 coups à chaque fois pendant 20 vendredis. Comment est-ce possible en 2015 ? Ce sont les extrémistes qui l’ont condamné, ou bien des musulmans ? Pourquoi ces derniers n’aident pas leur compatriote ? Nous, à Sherbrooke, nous faisons des actions pour délivrer ce pauvre homme. Il est difficile de croire à leur propos de non-violence quand je sais que le papa de ma petite Miryam vit cette torture parce qu’il a voulu s’exprimer sur internet dans son pays.

Cette petite fille, son grand frère, sa grande sœur et sa mère sont des survivants… Leur père pourra-t-il survivre à cette torture ? Je ne crois pas.

J’aimerais que tous les peuples qui se disent civilisés s’unissent pour aider M. Badawi et cette élève de première année qui me dit chaque matin : « Bonjour madame Hélène ! »

— Hélène Ledoux

La Commission appuie la liberté d’expression

Le chef du Parti conservateur du Québec soutient que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse veut censurer les citoyens qui critiquent une facette ou l’autre de l’islam (« Nous ne sommes pas tous Charlie », 10 janvier). Cette affirmation est fausse. La Commission a non seulement publiquement condamné l’attaque contre le journal français Charlie Hebdo, mais a rappelé que la liberté d’expression fait partie des libertés et droits fondamentaux inscrits dans la Charte des droits et libertés de la personne et constituent la base d’une société démocratique. La liberté d’expression inclut le droit d’exprimer des opinions controversées et dérangeantes ainsi que de critiquer des idées, des valeurs et des religions. Elle inclut aussi la liberté d’attribuer des paroles qui n’ont jamais été prononcées.

— Jacques Frémont, président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et Patricia Poirier, coordonnatrice des communications

L’indispensable travail des journalistes

J’ai été surpris de lire ces derniers jours des commentaires de lecteurs qui reprochent aux journalistes d’accorder plus d’importance aux morts violentes de leurs collègues de Charlie Hebdo qu’aux autres victimes d’actes terroristes.

Je voudrais simplement dire que le travail de journaliste est un élément indispensable à la démocratie et que chaque fois que l’un deux est assassiné, c’est un recul pour la liberté dans le monde. La liberté d’expression est un acquis extrêmement précieux qui permet à chacun de s’exprimer et qui explique que certains lecteurs qui la banalisent puissent voir leur commentaire être publié !

Il est intolérable et très inquiétant que le nombre de journalistes assassinés partout sur la planète soit en constante augmentation. Cette situation démontre que les journalistes sont de plus en plus ciblés partout parce qu’ils dérangent les despotes, les criminels, les trafiquants, les dirigeants corrompus et les psychopathes religieux.

Les réactions à cet attentat partout dans le monde démontrent de façon éloquente la portée et l’importance des enjeux pour le monde libre. Merci à tous de contribuer aux débats et de proposer des perspectives et angles d’approche différents.

— François Vaillancourt, Boucherville

Réaction au texte : « Un acte terroriste, pas islamique », publié hier.

Quel islam ?

Intéressant. Par ailleurs, quelle est votre opinion relativement au fait que, dans 70 écoles françaises, des jeunes musulmans aient refusé de respecter la minute de silence ? Selon eux, les victimes avaient eu ce qu’elles avaient mérité. Dans quels préceptes de l’islam sont-ils éduqués par leurs parents ? Ne sont-ils pas déjà radicalisés ?

— Marie-France Goyer

La paix requiert la réciprocité

Votre article est gentil en plus d’être naïf. Il y a des mosquées partout dans tous les pays non musulmans, n’est-ce pas ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les synagogues et les églises se font détruire dans les pays musulmans ? La paix requiert la réciprocité et le respect d’autrui.

— Jacques Azoulay

Réécrire le Coran ?

L’auteure a-t-elle au moins lu le Coran du début à la fin ? Comment peut-on oublier les passages réclamant la peine de mort aux infidèles dont se servent les combattants de l’État islamique et autres intégristes meurtriers ? Pourquoi ne demande-t-elle pas qu’on enlève ces passages du Coran ? Le Vatican l’a fait pour les passages antijuifs depuis nos évangiles.

— Gilles Morin

La nature du Prophète

Elsy Fneiche défend son option de façon partisane, ce qui est normal, mais en omettant les incitations à la violence de son prophète, qui n’était pas lui-même un non-violent.

— Alain Desaulniers

À quand un Charlie Hebdo égyptien ?

Un tribunal égyptien a condamné un étudiant à trois ans de prison pour avoir « dénigré » l’islam après l’annonce de son athéisme sur son compte Facebook. Et dire que les Frères musulmans ne sont plus au pouvoir dans ce pays ! Les chrétiens d’Égypte, les Coptes, qui vivent dans la peur depuis des siècles, ont tellement bien assimilé l’interdit musulman qu’ils ont fait leur cette politique intolérante. C’est le lot des confessions minoritaires dans les pays où l’islam domine : elles doivent plier d’une manière ou d’une autre, sous peine de persécution. Ce n’est pas demain la veille que les survivants de Charlie Hebdo créeront une antenne dans le pays des pyramides.

— Sylvio Le Blanc, Montréal

Consultons au lieu d’agir…

À l’automne 2013, la Commission sur les enjeux énergétiques a mené une large consultation ouverte aux groupes, entreprises et citoyens. La Commission a tenu 47 séances publiques et a reçu plus de 460 mémoires ; au total, 800 personnes et organismes ont pu s’exprimer et 3 600 propositions ont été reçues. Elle a déposé en mars 2014 un rapport de plus de 300 pages contenant de nombreuses recommandations fort intéressantes. Les élections ayant été déclenchées peu après, ce document semble malheureusement être tombé aux oubliettes.

Le 22 décembre dernier, le gouvernement libéral relançait une « démarche vers la nouvelle politique énergétique québécoise », qui prévoit entre autres des consultations publiques et des tables rondes d’experts portant sur les hydrocarbures, l’efficacité et l’innovation énergétiques ainsi que les énergies renouvelables.

Devra-t-on recommencer l’exercice jusqu’à ce que les recommandations satisfassent le gouvernement libéral, particulièrement en ce qui a trait aux hydrocarbures ? Chaque jour qui passe sans agir face aux changements climatiques augmente les risques que ceux-ci font peser sur l’avenir de notre société. Des solutions existent déjà et peuvent être mises en application dès maintenant. Retarder, tergiverser, hésiter, s’accrocher aux carburants fossiles ne fait que rendre plus difficile la transition qui devra tôt ou tard être entreprise. Soyons prévoyants et responsables, agissons !

— Jean-François Boisvert, Montréal

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